L’EPER souligne toutefois que l’état de droit et la bonne gouvernance sont des conditions indispensables à la réalisation des autres objectifs de la coopération internationale. Partant de ce constat, elle estime important de mettre davantage l’accent sur la protection et le renforcement de la société civile, dont la marge de manœuvre est drastiquement restreinte dans de nombreux pays. En effet, une très faible proportion de la population mondiale (seulement 4%) vit dans un pays où elle peut s’exprimer librement, se réunir sans entrave et avoir accès à une presse indépendante.
La vie politique, économique et sociale s’en ressent dès lors que la critique est étouffée, que la participation à la vie publique expose les personnes à des sanctions et que la liberté d’opinion et de réunion sont fortement entravées. L’EPER et deux autres membres d’Act Alliance ont publié un rapport qui montre que les objectifs de développement durable sont voués à l’échec sans une implication forte de la société civile. Pire encore, les progrès enregistrés jusqu’ici dans les domaines de la lutte contre la pauvreté, de la faim et des injustices risquent d’être perdus si la société civile continue de voir ses droits politiques et juridiques bafoués.
Pour ces raisons, l’EPER demande que l’objectif 4 du rapport explicatif du Conseil fédéral soit complété dans le sens d’un développement durable et inclusif en prévoyant la protection des droits civiques fondamentaux et le renforcement d’une société civile diverse et inclusive. La stratégie de la Confédération doit s’engager à faire progresser les droits humains et la démocratie afin de freiner la tendance actuelle à restreindre les droits civiques. Il est également nécessaire que la Confédération s’engage davantage contre l’impunité et pour la protection des personnes militant dans le domaine des droits humains. Tant en Suisse que dans les pays partenaires, la collaboration avec la société civile doit s’inscrire sur le long terme pour favoriser un climat de confiance mutuelle. Ce sont précisément les acteurs de la société civile qui portent la voix des populations pauvres ou défavorisées et qui font en sorte que l’aide de la coopération au développement leur parvienne au lieu d’être captée par quelques privilégiés.
L’EPER s’engage depuis de nombreuses années pour le renforcement de la société civile dans les pays où elle mène des projets. Sur les plans local, national et international, elle travaille avec des partenaires qui aident les personnes défavorisées à faire valoir leurs droits.