« Lorsque je suis arrivée au CFA le 12 mars 2022 à 8 heures, des Ukrainiennes et des Ukrainiens attendaient déjà devant la porte. La plupart étaient accompagnés par leur famille d’accueil. Depuis le 12 mars, ils peuvent s’inscrire pour obtenir le statut de protection S, lequel vient d’être activé par le Conseil fédéral. Ce droit de séjour en Suisse est limité à un an, mais il peut être prolongé. L’Organisation suisse d’aide aux réfugiés (OSAR) avait, au préalable, publié une fiche d’information décrivant les caractéristiques essentielles du statut de protection S. Ce document nous a permis de répondre de manière claire et compétente à la plupart des questions des réfugié·e·s et de leurs familles d’accueil.
On nous a notamment demandé : « Nos enfants peuvent-ils aller à l’école en Suisse ? », « Comment cela se passe-t-il avec la caisse d’assurance maladie ? » ou encore « Mes hôtes ukrainiens recevront-ils de l’argent tant qu’ils ne pourront pas travailler ou dois-je moi-même, en tant que famille d’accueil, subvenir entièrement à leurs besoins ? ». Cette dernière question, posée par une jeune femme d’environ 25 ans, m’a tout particulièrement émue. Depuis deux semaines, elle héberge des proches ou, pour être exacte, les membres de trois familles proches de la sienne : deux familles logeaient chez elle, la dernière dans l’immeuble mitoyen, chez un voisin. Elle m’a confié que, pour elle, faire venir ses proches ici, auprès d’elle, était la seule solution. Néanmoins, elle craint désormais de ne plus pouvoir, tôt ou tard, subvenir à leurs besoins.
Je l’ai informée de la situation juridique et lui ai conseillé de se rendre, dès lundi, auprès des services municipaux de sa commune, qui seraient à même de l’aider.