Cultiver pour lutter contre les expropriations
La population paysanne dans les trois villages palestiniens Al-Khader, Wadi Foukin et Khirbet Beit Zakariyyah, en Cisjordanie, a de plus en plus de mal à défendre son accès à la terre et aux ressources face aux colonies israéliennes aux alentours de Bethléem. En effet, les expropriations qui accompagnent l’expansion des colonies limitent de plus en plus l’espace accessible aux Palestinien·ne·s pour développer durablement leurs terres et construire des habitations et des bâtiments publics.
Personnes concernées
Des familles paysannes palestiniennes, des représentant·e·s des conseils villageois et des communes ainsi que des représentant·e·s du ministère de l’Agriculture sont impliqués dans le projet.
Objectif
Le projet vise, d’une part, à garantir l’accès des familles paysannes à la terre, à améliorer leurs connaissances de leurs droits et de leurs possibilités de les faire valoir et à accroître leur résilience. D’autre part, l’objectif est de faciliter l’accès des femmes, en particulier, au marché et les ventes de produits agricoles de haute qualité fréquemment demandés. Enfin, le projet favorise l’intégration des jeunes dans leur ville et dans la chaîne de valeur ajoutée agricole.
Activités
Le projet poursuit les objectifs principaux suivants :
Des surfaces agricoles inutilisées et menacées d’être confisquées dans le village de Khirbet Beit Zakariyyah sont à nouveau exploitées. Des systèmes d’irrigation, quatre étangs (à Wadi Foukin) ainsi que cinq sources (à Al-Khader) sont remis en état, afin de permettre aux agricultrices et aux agriculteurs palestiniens d’irriguer leurs cultures et de limiter les pertes d’eau.
L’installation de trois réservoirs mobiles, faciles d’entretien et durables facilite l’accès à l’eau à Al-Khader et à Khirbet Beit Zakariyyah. En outre, ces réservoirs risquent peu d’être détruits ou saisis. Ils permettent aux familles paysannes qui vivent dans des territoires difficiles d’accès et qui ne sont reliées à aucune source d’eau d’avoir accès à cette ressource.
À Wadi Foukin, de nouvelles variétés de fruits, pour lesquelles la demande est plus élevée, sont cultivées et commercialisées. Il s’agit notamment de kiwis ou de fruits de la passion. À Al-Khader, les vignobles sont nettoyés. Actuellement, ils sont composés de vieilles vignes à faible rendement. Ces dernières seront remplacées par de nouvelles variétés, cultivées depuis peu. Ainsi, les agricultrices et les agriculteurs peuvent accroître leur compétitivité et fournir au marché palestinien différentes variétés locales de raisins au lieu des raisins des colonies.
Par ailleurs, le parc public de Wadi Foukin est remis en état. L’EPER avait déjà soutenu sa construction en 2016/2017. Le parc a été construit en plein cœur d’une zone menacée par les expropriations. C’est un lieu où la communauté se réunit et les enfant et les jeunes s'adonnent à des activités de loisirs. Toutefois, après sept années d’utilisation intensive, certains bancs et certains jeux pour enfants sont abîmés et doivent être remplacés. L’approvisionnement en électricité doit également être renouvelé et des panneaux solaires pour l’éclairage nocturne du parc doivent être installés.