COP26 – Le sommet de la déception!
La Suisse déçoit
La Suisse déçoit à plusieurs égards. Puisque la responsabilité historique de la Suisse à cause de ses émissions de CO2 passées est importante, la Suisse devrait réduire rapidement ses émissions. Selon un rapport de l’OFEV qui a fuité dans la presse, la Suisse n’est pas sur la bonne trajectoire ni pour diviser ses émissions par deux pour 2030 ni pour atteindre la neutralité carbone d’ici 2050, car aucune politique forte n’est mise en place pour atteindre ces objectifs. De plus, la Suisse a conclu des contrats avec la Pérou, le Ghana et le Sénégal pour compenser ses émissions de CO2 à l’étranger au lieu de les réduire dans notre pays. Ce qui ne fait que retarder les nécessaires efforts à faire en Suisse… Pour un pays parmi les plus riches de la planète, c’est plus que désolant!
Financement du climat
Au niveau du financement du climat, il manque toujours 20 milliards sur les 100 milliards promis par les pays riches pour les pays du Sud afin de financer l’adaptation au changement climatique et la réduction des émissions. Même dans ce domaine, la Suisse ne fait pas son devoir : elle a calculé sa contribution à environ 554 millions de francs alors que sa part devrait être d’un milliard. De plus, et c’est scandaleux, ce montant est pris dans le budget de la coopération au développement au lieu d’être additionnel : la lutte contre le changement climatique ne doit se faire au détriment de la lutte contre la pauvreté!
Dommages et pertes
Une question importante a été mise à l’ordre du jour par les pays les plus pauvres et par la société civile (dont nos organisations partenaires présentes à Glasgow): la question des dommages et des pertes. Il s’agit des dégâts causés par le changement climatique comme la destruction des terres fertiles, des habitations ou encore des sources d’eau. Les personnes qui perdent leurs biens et leurs moyens de subsistance devraient être dédommagées : ce sont les gros pollueurs (pays et entreprises) qui devraient payer pour compenser ces pertes. De nombreux pays comme la Suisse s’y sont opposés. Ici aussi aucun accord n’a été trouvé
Un échec
Alors que de nombreux observateurs et observatrices de la société civile des pays du Sud ont eu des difficultés à obtenir les vaccins et les visas nécessaires à leur participation à la COP26, on apprenait une nouvelle très inquiétante : la place accordée à l’industrie fossile fut très importante. Cette industrie disposait de plus de 500 représentants à Glasgow… Pas étonnant que la déclaration finale ne contienne aucun calendrier pour un abandon des énergies fossiles. Pas étonnant que les jeunes activistes comme Greta Thunberg, Vanessa Nakate d’Ouganda ou Mitzi Tan des Philippines, parlent d’un échec et appellent à un changement du système.
Notre travail continue
Pour nos organisations partenaires et pour nous, à Pain pour le prochain et bientôt au sein de l’EPER, le travail continue après Glasgow, pour plus de justice climatique. En partenariat avec l’Alliance climatique, nous allons continuer à analyser et informer sur la politique suisse en matière de climat. L’année prochaine notre campagne œcuménique portera sur la justice climatique et la contribution des énergies renouvelables. Nous allons poursuivre le travail avec nos partenaires au Sud afin que les populations qui perdent leurs terres, leurs maisons et leurs moyens de subsistance à cause du changement climatique soient dédommagées. Nous nous devons d’être solidaires avec ces populations qui souffrent, écouter leur cri et les aider pour qu’elles puissent protéger leurs droits. Maintenant plus que jamais!