Le combat d’Asmania pour la justice climatique
Asmania, qui vit avec sa famille sur l’île indonésienne de Pari, était en visite en Suisse en juin 2023. Elle et d’autres habitant·e·s de l’île luttent pour la justice climatique. Dans cet article de blog, elle nous parle de ses impressions, de la solidarité qu’on lui a témoignée et de la force qu’elle a puisée durant son voyage – et qu’elle va maintenant pouvoir exploiter sur son île, menacée de disparaître en raison des changements climatiques.
Un blog d’Asmania, plaignante de l’île indonésienne de Pari
Le blog a été conçu par Cybèle Schneider, spécialiste justice climatique à l’EPER, et traduit par Parid Ridwanudin, Climate Justice Campaigner à Walhi.
J’ai tenu ce bref discours devant plusieurs milliers de personnes lors de la dernière Grève féministe de Zurich, qui s’est tenue le 14 juin 2023, avec deux autres « Aînées pour la protection du climat ». Il s’agissait d’une des nombreuses allocutions que nous avons données durant notre voyage de deux semaines à travers la Suisse et l’Allemagne. Avec Edi, l’un des trois autres plaignant·e·s de l’île de Pari, et deux autres représentant·e·s de Wahli (Friends of the Earth), l’une des plus anciennes organisations indonésiennes pour la protection de la nature, nous étions partis en Europe pour participer à la conférence de Bonn sur les changements climatiques, avec l’EPER et l’organisation allemande European Center for Constitutional and Human Rights (ECCHR). Dans le nord de l’Allemagne, nous avons notamment visité l’île de Pellworm, menacée par l’élévation du niveau de la mer, où résident deux femmes dont la plainte contre l’État allemand a abouti. En Suisse, nous avons rencontré des conseillères et des conseillers nationaux au Parlement, discuté avec différents médias, témoigné à la paroisse St-Jean (Johannes) à Berne et échangé avec des représentant·e·s d’ONG et de la société civile.
Une solidarité sans frontières face à la crise climatique
Un rythme de vie différent
Ces deux semaines en Suisse et en Allemagne m’ont laissé de nombreuses impressions. Beaucoup de choses m’étaient étrangères. Ici, la vie est bien différente que sur l’île de Pari. Les gens marchent tous très vite. Nous n’avons pas l’habitude. Et puis le réseau ferroviaire est excellent et les trains sont toujours à l’heure. Les aliments que l’on trouve sont différents, et les plats sont bien moins épicés. Les magasins sont fermés le dimanche. En Indonésie, cela serait inimaginable. Là-bas, il y a toujours un magasin ouvert.
Après ces deux semaines très intenses, riches en moments émouvants ou motivants, je me réjouis de retourner sur l’île de Pari, et surtout de pouvoir prendre mes enfants dans mes bras et de raconter mes expériences en Europe à mon groupe de femmes et à toute l’île.
Nous pouvons agir
La crise climatique est grave. Elle menace de faire disparaître notre île, et bien d’autres également, sous les eaux. Mais il n’est pas trop tard. Les émissions de CO2 peuvent être réduites. C’est justement cela qui fera la différence pour mes enfants, pour bon nombre de personnes, mais aussi pour moi. Serrons-nous les coudes, faisons preuve de solidarité à l’échelle mondiale et luttons pour que la crise climatique ne nous prive pas de notre existence.
Ne nous laissez pas disparaître. Save Pulau Pari !
Liens
- Ont également participé au voyage l’organisation Walhi (Friends of the Earth), le European Center for Constitutional and Human Rights et l’Entraide Protestante Suisse (EPER).
- Informations sur les Aînées pour la protection du climat : https://ainees-climat.ch/
- Informations sur la plainte climatique de Sophie et Silke Backsen (en allemand) : https://bewirk.sh/kino/klimawandel-macht-betroffen-und-aktiv-die-klimaklage-als-erster-schritt/